François Rancillac vient de signer une très belle mise en scène sur un texte de Gilles Granouillet, Hermann. A travers ce conte d’aujourd’hui, l’auteur nous présente une très belle histoire d’amour aux confins de la mémoire. La mise en scène de François Rancillac, aux accents cinématographiques, nous fait vibrer avec délice  tout au long du spectacle.

La mémoire constitue plus que jamais une conquête à réaliser pour la communauté scientifique. Les études sur la mémoire et sa dégénérescence représentent un enjeu sociétal très important pour comprendre et soigner la maladie d’Alzheimer. A ce titre, Gilles Granouillet, en s’inspirant de ce thème, nous propose un récit haletant et émouvant sur une histoire d’amour fou.

Un beau matin, la police dépose au service de neurologie d’un hôpital un jeune homme égaré – dans tous les sens du terme : Hermann ne se souvient que de quelques mots de russe et d’un mystérieux prénom : Olia. En lui faisant passer les premiers tests d’usage, la psychiatre Léa Paule ne sait pas que cette rencontre va entièrement bouleverser sa vie, entraînée aux confins de la mémoire vers des territoires qui échappent même à la science…

Et si l’amour recélait en nous la force de surmonter nos traumatismes ou encore la maladie ? Et si le temps flottait sans altérer la mémoire ? Et si le temps n’avait pas de prise sur la folie d’aimer ? Jouant sur cette improbabilité manifeste, Gilles Granouillet nous offre un beau cadeau en conférant à l’amour ce tendre dessein. Se penchant sur les replis mystérieux de notre mémoire, l’auteur tisse les fondements mêmes d’une résilience de la mémoire, terrassant la maladie.

La mise en scène solide de François Rancillac nous fait vivre ce récit palpitant à la façon d’un film que l’on projetait naguère sur un écran. Saluons la performance de ces comédiens qui sont tous excellents. Ce conte de fée traduit notre rêve le plus cher : voir le réel heurté de plein fouet par une soif absolue d’amour. S’il y a une chose qui nous rend à chaque instant plus humain, c’est bien cette recherche effrénée de l’amour. Alors s’il est permis de rêver, il ne faut pas hésiter à tordre quelque peu la réalité. Hermann en est la parfaite illustration !

Laurent Schteiner

Hermann de Gilles Granouillet 
Mise en scène de Faançois Rancillac

avec

Daniel Kenigsberg : Daniel Streiberg
Claudine Charreyre : Léa Paule
Lenka Luptáková : Olia Streiberg
Clément Proust : Hermann

  • Assistante à la mise en scène : Christine Guênon
  • Scénographie : Raymond Sarti
  • Costumes : Sabine Siegwalt
  • Lumière : Guillaume Tesso
  • Son et composition musicale : Sébastien Quencez
  • © Christophe Raynaud de Lage

Tournées

25 et 26 mars Espace culturel Albert Camus du Chambon Feugerolles,
en co-accueil avec la Comédie de Saint-Etienne/CDN (42)
7 avril La Maison des Arts du Léman, scène nationale de Thonon-Evian (74)
13 avril Espace St Exupéry de Franconville (95)
15 avril au Théâtre Victor Hugo de Bagneux (92)
6 mai à l’Onde à Vélizy-Villacoublay (78)

 

 

 

 

 

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