Phénix Festival : Focus sur la mise en scène de Roland Guenoun, metteur en scène de « Le Président »

par | 4 Mai 2023

Dans le cadre du Phénix Festival, Roland Guenoun, metteur en scène nous a livré les clés de sa mise en scène du spectacle Le Président. Cette création a été plébiscitée par l’édition 2023 du Phénix et sera à l’affiche du théâtre de La Reine Blanche les 31 mai et 13 juin prochain à 19h et 9 juin à 21h. Découvrez le focus passionnant de cette mise en scène. 

Quelle est la genèse du projet ?
Roland Guenoun_ J’avais eu une conversation avec Pierre Brunet autour d’un déjeuner. Je cherchais un projet pour remettre en selle le comédien Matila Malliarakis avec qui j’avais déjà travaillé. Le projet était de s’inspirer du parcours de Volodymyr Zelenski car il s’agissait d’un ancien comédien devenu chef de guerre. Cela nous intéressait d’autant qu’il continuait à utiliser son savoir-faire en communication et en comédie pour pouvoir tenir son rôle. Mais ce qui est le plus extraordinaire lorsqu’il était comédien est qu’il avait créé une série télévisée appelée « Serviteur du peuple » où il raconte ce qui se passe après. C’est hallucinant comme mise en abimes. à la fois des événements et du personnage !

Comment vous est apparue la mise en scène ?
R.G._  Je souhaitais une mise en scène dénuée. Je suis parti du seul en scène afin de jouer sur toutes les qualités du comédien corporelle et vocale. J’imaginais bien des espaces chorégraphiques pour évoquer le savoir-faire de ce personnage. Volodymyr Zelenski est à la base un danseur. Je voulais aussi une musique évocatrice à la fois des pays de l’Est sans être trop marquée et celle de Nino Rota. Il convenait de bien régler le rapport entre ce personnage et le public. Ce dernier, étant pris par moment à témoin des choix réalisés par ce personnage.

Quelles contraintes vous sont apparues sur le plateau ?
R.G._ Oui des contraintes énormes. La contrainte principale tenait à l’écriture de l’auteur qui n’était pas théâtrale. Etant sa première pièce, son écriture était davantage une écriture cinématographique que théâtrale. Il a fallu bien entendu l’adapter à la scène.

Quelles libertés par rapport au texte vous êtes-vous donnés ?
R.G._ Oui. Il y en a eu au terme de discussions musclées avec l’auteur et l’interprète. Quand l’interprète prenait possession du texte, on voyait bien les failles se faire jour.  Soit on faisait des propositions à l’auteur soit on retravaillait avec lui pour retravailler sur telle ou telle séquence. Il y a eu un travail collaboratif assez fort dans un respect mutuel et avec une grande amitié.

Comment s’est déroulé la direction d’acteur ?
R.G._ C’est toujours en cours. Les répétitions se poursuivent. On a bien avancé sur la chorégraphie, la musique. Un premier plan de lumière a été fait. Ce qui est formidable avec ce comédien, c’est son exigence. Ses interrogations soutenues sont toujours extrêmement fécondes.

Un mot pour définir votre mise en scène ?
R.G._ Simple et fortement évocatrice du personnage et de son parcours. Par exemple, j’avais pensé en matière de scénographie à des fly cases car il s’agit d’un comédien en tournée.

Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?
R.G._ Je dirais que Matila m’a énormément surpris. Ainsi, il devait monter sur une chaise, il glisse et j’ai eu peur qu’il ne tombe. En fait, c’était totalement contrôlé (rires). Ce sont là des surprises toujours intéressantes. Et bien sûr, on l’a gardée.

Propos recueillis par Laurent Schteiner

 ©LaurenceGuenoun

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