Phénix Festival : Focus sur la mise en scène de Noémie Elbaz, metteuse en scène de « T’as fait danser ma planète »

par | 16 Mai 2023

Dans le cadre du Phénix Festival, Noémie Elbaz, metteuse en scène, revenant sur l’essence de sa mise en scène T’as fait danser ma planète, nous livré un entretien passionnant. Sa création sera à l’affiche du Lavoir Moderne Parisien les 6, 7 et 8 juin à 19h.

Quelle est la genèse du projet ?
C’est Roxane qui m’a parlé il y a quelques années ce qu’elle imaginait déjà être ce « soliloque musical », cette histoire d’amour, de rupture, autour de ses chansons. C’est un sujet qui résonne très fort pour moi…c’est un théâtre de l’intime, infiniment féminin et pourtant universel…J’ai été très inspirée par son univers et très heureuse qu’elle me confie la mise en scène de ce spectacle que j’ai imaginé comme un chantier en construction, une création au plateau…

Comment vous est apparue la mise en scène ?
Une « création au plateau »? Je m’explique: on va chercher un chemin, assembler des morceaux , construire l’histoire sous vos yeux. J’ai imaginé ce personnage dans sa boîte à musique, qui nous invite à visiter sa planète, à danser avec elle. Et puis « T’as fait danser ma planète », c’est une forme hybride. Un genre à inventer: c’est un « seule-en-scène » sans être un stand-up…ce n’est pas un tour de chant et pourtant elle y chante…ce n’est pas non plus une comédie musicale à un seul personnage… La mise en scène se devait d’être au service de l’émotion, de ce voyage où l’on invite le spectateur…

Quels ont été les problèmes rencontrés ?
Je ne parlerais pas de « problème », mais plutôt de challenge: j’ai construit ce spectacle comme un long plan séquence où l’on passe de la voix parlée à la voix chantée, où l’on navigue dans le paysage mental du personnage. Les tableaux s’enchaînent et pour que la magie opère, il faut qu’on ait une impression d’ininterrompu: cela nécessite une très grande précision: la lumière, la vidéo, les sons, la musique évidemment doivent danser avec l’interprète. C’est une symphonie d’une immense précision: il faut qu’on ait l’impression qu’elle glisse, qu’on ne la perde jamais en route…
 
Quelles ont été les libertés que vous vous êtes donnée ?
Toutes… Je citerai ici Olivier Py qui disait: « le théâtre, c’est un permis de construire sur la lune ». L’imagination permet toutes les libertés.
Pourquoi se censurer alors que la seule vérité qui compte dans cet exercice, c’est celle de l’émotion? Si elle est juste, alors on a tous les droits…
 
Comment s’est déroulée la direction d’acteur ?
Dans la bienveillance et la confiance je l’espère…mais posez plutôt la question à Roxane…
 
Un mot pour définir votre mise en scène ?
Ça appartient au spectateur plutôt de le trouver, non? Quelle est l’empreinte que ce spectacle vous a laissée? Ça c’est une jolie question…
Allez je me prête au jeu et je vous en donne un: sensualité…
 
Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?
Le jour où on a fait la photo de ce qui allait devenir notre affiche…J’avais une idée très précise de ce que je voulais…

Ce jour là, tout devient un peu plus « réel ». On se dit: « voilà…ça existe… ». Nous créerons ce spectacle à Avignon où il y a des milliers de spectacles, d’affiches partout dans les rues. Qu’est ce qui fait que votre regard s’attardera sur la nôtre ?

Propos recueillis par Laurent Schteiner

 

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