Phénix Festival : Focus sur la mise en scène de Christophe Gand, metteur en scène de « Pannonica »

par | 22 Mai 2023

Dans le cadre du Phénix Festival, Christophe Gand, metteur en scène du spectacle Pannonica, nous a livré les clés de sa mise en scène. Plébiscitée par l’édition 2023 du Phénix, elle sera à l’affiche du Studio Hébertot les 1er, 2 et 3 juin à 21h. Découvrez cet entretien passionnant  !

Quelle est la genèse du projet ?
Olivia avait déjà écrit Pannonica quand elle est venue voir Trahison de Pinter que j’avais mis en scène en 2018 et qui s’était jouée au Lucernaire. A l’issue de cette représentation, elle m’a proposé ce texte.

Comment vous est apparue la mise en scène ?
J’ai besoin d’avoir en tête plusieurs versions avant d’avoir une image définitive. Ce qui m’est venu rapidement, contrairement à mes précédente mises en scène, est l’idée d’un univers beaucoup plus conceptuel. Il s’agit d’un monologue de Pannonica née Rothschild, qui, est découpé en 2 tranches de vie à l’intérieur desquelles elle va dérouler d’autres moments de son existence. Le texte nous confronte à beaucoup d’univers, à des ambiances, à des lieux et à des personnages fictifs différents. La comédienne doit s’adapter à cet univers qui l’entoure dans lequel la musique est très présente. Elle doit être cette femme qui s’est libérée de son carcan social pour devenir la grande mécène des « jazzmen » noirs américains dans les années 50-60 à New York.

Quels ont été les problèmes rencontrés ?
Il s’agit, sans conteste, de l’adresse de la comédienne. Elle doit s’adresse à plusieurs interlocuteurs. Comment garder l’attention du spectateur ? Quel jeu développe-t-on pour elle pour que l’adresse soit juste et lisible ?

Quelle est la spécificité du spectacle ?
J’ai eu la chance qu’Olivia me fasse confiance en me disant qu’une fois son texte maturé, je pouvais en faire ce que je voulais. Par ailleurs, je ne souhaitais pas en faire un spectacle musical et que le texte soit trop bavard. J’ai fait appel à Raphaël Sanchez de composer une musique originale mais inspirée du style de cette époque-là. Il est présent sur scène. Il joue un morceau de Thélonious Monk et tout le reste provient de sa création originale.

Comment s’est déroulée la direction d’acteur ?
J’a bénéficié d’une grande confiance de la part de Natacha Régnier. Personnellement, je sais ce que je ne veux pas. Je travaille avec tout le monde afin d’aboutir à une idée précise. Je prends toutes les propositions. Nous avons commencé les répétitions avec Natacha au mois de novembre. J’ai fait des sessions de répétitions par périodes de 15 jours afin cela murisse. On a énormément échangé sur le personnage. Personnellement, je me suis assez peu documenté sur Pannonica car le texte étant très riche, très détaillé et le personnage très moderne, sensuel et charnel.

Un mot pour définir votre mise en scène ?
Une mise en scène très esthétique au service d’un texte très sensuel.
 
Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?
La semaine dernière, notre résidence touchait à sa fin et des journalistes sont venus filmer quelques images. Le début du spectacle est très intense et nous nous aperçus avec Natacha que nous avions franchi un cap en 30 secondes. C’était parti !!!
 

Propos recueillis par Laurent Schteiner

 

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