« Entretemps j’ai continué à vivre » de Jacques Hadjaje réunit neuf histoires courtes qui témoignent de la résilience d’individus dont le socle commun est assis sur un passé douloureux. Ces saynètes écrites avec humour noir brossent une galerie de portraits très différents selon les êtres traversant ces épreuves. Un spectacle rare qui interroge les consciences.

Le personnage central de cette pièce demeure la mine qui a fermé entrainant des tragédies multiples dans les familles. Cette fermeture est point de départ de ces êtres, coincés dans ce passé où la nostalgie se dispute aux rêves évaporés. Tout se délite mais la volonté de survivre s’avère la plus forte. C’est à tâtons que ces personnages avancent, risquant à chaque pas de s’effondrer.

La forme scénographique qui rappelle un cube est l’espace de vie de ces personnages. La forme  montante et descendante de cet espace rappelle les moments de la vie dont l’horizon s’éclaircit ou bien s’assombrit.

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L’humour et la dérision balisent ce spectacle : « la mort ne tient pas ses promesses ». « Ce que l’on a à faire, il vaut mieux le faire de son vivant. »

Cette comédie dramatique devient le théâtre de l’amertume et de la violence qui anime chacun à vouloir s’en sortir, à rebondir. La lutte pour la vie s’annonce âpre, mais le combat devient alors honorable. Un bien beau spectacle.

 

Laurent Schteiner

 

« Entretemps j’ai continué à vivre » de Jacques Hadjaje

Mise en scène de Jacques Hadjaje

Avec Isabelle Brochart, Anne Didon, Guillaume Lebon, Delphine Lequenne et Laurent Morteau

Scénographie : Anne Lezervant
Création sonore : Jean-Daniel Ratel
Création Lumières : Franck Pellé
Crédit photo : Pierre Dolzani

Lucernaire
53 rue ND des champs
75006 Paris

Résa : 01 45 44 57 34

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