Musical : « Le fantôme de l’Opéra » d’après l’oeuvre de Gaston Leroux

Le théâtre Antoine nous offre le chef d’oeuvre de Gaston Leroux, Le fantôme de l’Opéra, adapté par Benoit Solès. Cette comédie musicale, qui a voyagé pendant de longues années de Broadway à West End, s’en vient au Théâtre Antoine nous être présenté dans une très belle mise en scène de Julien Alluguette. Cette comédie musicale à la française, où l’effroi rime avec amour fou, est sans conteste, à l’aube d’un magnifique succès. 

L’architecture du propos de la pièce, qui se déroule fin XIXe siècle, nous est proposé sous forme d’une comédie musicale, Don Juan triomphant sous les ors de l’Opéra de Paris. Un déroulement qui sera perturbé par des événements tragiques à mettre au compte des agissements funestes du fantôme de l’Opéra. La pièce empêchée de se dérouler normalement met aux prises Erik, le fantôme qui voue un amour fou pour Christine Daaé, une jeune cantatrice qu’il pousse à tenir le rôle principal de ce spectacle lyrique. Erik, Génie blessé, maître des ombres se dissimule derrière un masque. Il est un esprit redoutable qui affronte une solitude déchirante. Ces personnalités posent le cadre d’émotions déchirantes et émouvantes décrivant l’essentiel de la psyché humaine, à savoir être aimé.

Les performances de jeu et d’interprétation lyrique de ces comédiens nous transportent dans cette histoire mystérieuse pleine d’effroi et d’amour. Benoit Solès revisite avec brio ce récit en traduisant l’essentiel dans un canevas à la française. Bastien  Jaquemart apporte au spectacle, outre son talent lyrique, une humanité déchirante à son personnage hanté par la solitude, le remords et son amour perdu. Maélie Zaffran, soprano à la voix cristalline, nous montre les versants de la vulnérabilité de son personnage, Christine Daaé. Fabian Richard incarne avec décalage M. Firmin, le directeur du Théâtre. Ana Ka, alias la diva Carlotta, est truculente dans son personnage de diva à l’ego surdimensionné et privé de voix par Erik, le fantôme de l’Opéra. La mise en scène efficace de Julien Alluguette traduit à merveille l’humanité désirée par Benoit Solès dans cette nouvelle version qui sera marquée très probablement du sceau du succès.

Laurent Schteiner