L’exil et son poids constituent un traumatisme qui nous tient toute une vie. Leïla Anis a choisi, dans son ouvrage paru chez Lansman Editeur, de nous conter son départ précipité d’Afrique de l’Est à l’âge de seize ans et son exil en France.  Étrangère de partout et acceptée de personne, Leïla Anis nous touche en plein cœur en évoquant son exil au féminin et sa difficulté de se reconstruire dans un monde indifférent à tout. Tourner la page efface parfois la mémoire. Écrire pour ne pas oublier…

Anis

L’œuvre de Leïla Anis nous plonge brutalement dans le départ précipité de Leila, de son petit frère et de sa mère. Quelques heures pour se faire à l’idée de tout abandonner. Toute une vie à laisser de côté. Une famille à quitter. Tout devient important à l’instar des petits détails qui constituaient cette vie et qu’il faut songer à laisser filer. Un premier traumatisme déclenché par la nécessité impérieuse de faire soigner son petit frère atteint de schizophrénie.

Puis l’arrivée et l’intégration constituent un deuxième choc où personne ne prête une attention particulière à ses maux. L’indifférence fait force de loi ici. Mais le rejet de l’autre ne se fait pas attendre. Il est important de se construire une vie de se reconstruire différemment en dehors des sentiers battus de la famille. La maladie de son frère et son cortège de malheurs achèvent de la déraciner totalement. Au bout du compte, la perspective d’une carrière de comédienne efface peu à peu le vécu d’une histoire familiale traumatisante. Mais on ne peut se construire en faisant fi de son passé. Alors l’écriture pour seul témoignage devient alors une nécessité absolue. Écrire pour ne pas oublier…

 

Laurent Schteiner

 

Fille de de Leïla Anis

Prix : 9 €
ISBN : 978-2-87282-942-2

www.lansman.org

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