Le Festival Tout Court, créé par Bruno Banon qui se déroulera du 3 au 8 juin 2025 au Théâtre du Mélo d’Amélie) a la particularité de ne proposer que des formes courtes (15 mn max.). Un véritable défi d’écriture, de mise en scène et d’interprétation ! A l’occasion de ce festival, Elisa Sergent, comédienne et autrice, nous a fait l’amitié de nous présenter son spectacle, Fort émus qui concourra les 3, 5 et 7 juin prochains.

SPL_ Quel est le sujet de ce spectacle ?
Elisa Sergent_ Il s’agit d’un texte sur la parentalité. J’avais envie de parler du point de vue des papas, c’est à dire une fois que le déroulé de la grossesse passe et que la joie ou les doutes arrivent. J’avais envie de montrer ce qu’on ne dit pas. Lorsqu’on annonce la naissance, tout doit être beau et merveilleux. Parfois, on se pose des questions. J’avais envie de mettre ce processus en lumière sur scène avec légèreté, profondeur et émotion.

SPL_ Comment vous est venue cette idée ?
E.S._ Par la vie parce que j’observe. J’ai pu m’apercevoir comment les mamans ont vécu leur grossesse, discuter avec bon nombre d’amis femmes et hommes. La place du questionnement masculin est toujours relégué au second plan. Je trouve intéressant de parler de tout.

SPL_ Ce spectacle a-t-il des racines autobiographiques ?
E.S._ Non, je ne dirai pas cela. Plutôt un scanner de la société. A la clinique je me suis rendu compte qu’on ne posait aucune question aux hommes. On n’interrogeait que les femmes. De leur propre questionnement, les hommes doivent faire avec. 

SPL_ Comment avez-vous constitué cette forme courte ?
E.S._ J’avais envie d’écrire sur ce sujet pour tendre des mains. J’ai écrit un spectacle pour les petits sur l’ acceptation de la différence. Ici j’avais envie de parler du point de vue masculin du ressenti quand l’annonce se fait, quand la grossesse se passe. Je voulais écrire sur ce qu’on ne sait pas. Dans un autre registre, j’avais écrit un court métrage sur les femmes et la ménopause. Ce sont là des tabous ! Il faut encourager la parole pour dénouer toutes les situations quand il le faut. Pour revenir à votre question le rythme est très rapide Composé de 5 scènes, cette forme m’a permis d’établir une balade sur la grossesse avec des rebondissements. Il y a 3 personnages : 2 hommes et 1 femme. Qui sera le papa ? En 5 scènes, on fait le tour de la question avec émotion et rire. Mais il y a des moments où on est au coeur du trouble : est-ce qu’un homme doit toujours rester fort ? Un voyage universel à découvrir à travers le regard des hommes.

SPL_ Si vous pouviez décrire votre spectacle d’un mot et d’une couleur ?
E.S._ La couleur bleue à cause de la couleur de layette et puisqu’on parle de l’homme. Pour le mot, je dirai  « incertitude ».

Propos recueillis par Laurent Schteiner