Ne manquez pas actuellement en Avignon au Théâtre  LE PETIT LOUVRE  » Dans les draps de Morphée » une pièce sous forme de thriller comme on les aime !
Avec Sophie Staub, Isabelle Jeanbrau, Nouritza Emmanuelian et Yann Pradal.(19h55)
Le pitch :1ère sonnerie de téléphone. 9 février 2006, 5h45 du matin. 2ème sonnerie de téléphone. Cécile ouvre un Å“il, d’une main tâtonnante attrape son portable. 3ème sonnerie de téléphone. Sur l’écran : « Damien ».Son coeur bondit. Assise maintenant dans ce lit qu’elle ne connaît pas, le souffle coupé, elle décroche
– rassurante – « Allô ? Tout va bien chéri. Ne t’inquiète pas. C’est juste qu’on a trop bu, alors j’ai préféré dormir sur le canapé. Je rentre tout de suite. » Simplement vêtue d’un T-Shirt, elle se retourne lentement pour découvrir étendu à côté d’elle, Pierre-André Bertin, son futur employeur qui l’enlace. Sidérée, elle recherche à faire le film de la soirée.
Elle a bien eu un entretien professionnel avec lui la veille, mais après ? Que s’est-il passé ? Pourquoi ce black out total ? Que fait-elle à côté de cet homme qu’elle n’a jamais désiré ? Et d’où viennent ces ecchymoses ? Mené à la manière d’un polar, Dans les draps de Morphée retrace l’histoire vraie de la jeune Cécile Pradal, en quête de vérité sur les faits survenus dans la nuit du 8 au 9 février 2006. Happée par une instruction judiciaire aux rebondissements incroyables, la jeune femme, avec pour seule bouée d’oxygène sa passion pour la danse, devra résister coûte que coûte à l’écrasante machine judiciaire.
Au-delà d’un drame au rythme soutenu, Dans les draps de Morphée offre un témoignage poignant du sort réservé aux victimes de viol qui entreprennent de porter plainte. L’oeuvre se veut salutaire, mettant à  l’honneur le courage de ces victimes désireuses de se réapproprier leur corps et leur dignité par la reconnaissance juridique du crime subi.
Note d’Intention Alliant drame, danse et théâtre d’ombres, l’adaptation de l’histoire vraie de la jeune Cécile Pradal est construite à la manière d’un polar au suspense haletant – les 21 protagonistes de ce récit étant interprétés par quatre comédiens extraordinaires.
On est en octobre 2011. A la sortie d’une de mes représentations, une jeune spectatrice demande à me rencontrer et me confie du bout des lèvres être prise dans le tourbillon d’une sombre affaire judiciaire. Tout en me faisant promettre de n’en parler à personne, elle me demande de lire son récit puis ce que je pense d’une éventuelle adaptation théâtrale. Je découvre qu’elle a été droguée puis violée par un homme influent de son entourage. Le crime en lui-même était déjà révoltant, mais presque moins sinon autant que ce qui le succède. 5 ans après les faits, la jeune femme n’avait toujours pas de date à son procès !
Au fur et à mesure, je comprends : un dépôt de plainte pour viol, c’est comme un iceberg. Seul 8% dépasse de la surface. J’ai été sidéré par les incroyables rebondissements d’une telle histoire et la présence édifiante de plusieurs drames dans le drame. Je me suis insurgé des nombreux dysfonctionnements liés à la procédure, de la part de la Police, des avocats, des experts et des magistrats. Mais j’ai également été très ému du courage de la jeune femme, dont seule sa passion pour la danse l’aidait à ne pas craquer. En filigrane de ce récit personnel, je percevais peu à peu la portée universelle d’un tel témoignage et l’absolue nécessité de lever le voile sur le dur combat des victimes de viol.
C’est ainsi qu’est né Dans les draps de Morphée .
Cédric Chapuis