« Bel-Ami » de Guy de Maupassant

Le Lucernaire nous offre actuellement une très belle adaptation de Claudie Russo-Pelosi de l’Å“uvre de Maupassant, Bel-Ami. Sa mise en scène efficace et aboutie nous offre cette oeuvre romanesque aux accents esthétiques visuels et sonores très réussis. 

A l’instar d’un Rastignac, Georges Duroy, ancien hussard ayant opéré en Algérie se retrouve dans la capitale, à travailler dans les bureaux de la Compagnie des Chemins de fer du Nord. Par hasard, il rencontre un ancien camarade, Charles Forestier, qui est journaliste au journal La Vie Française. Il propose de l’engager comme journaliste et l’invite à une soirée mondaine chez lui. Au diner, Gorges fait la connaissance deux journalistes, du patron de la Vie Française ainsi que que sa femme. Prenant alors de l’assurance, il parvient à subjuguer son auditoire. Maladroit dans ses écrits, il se fait aider par Mme Forestier. Gravissant rapidement les échelons sociaux, Georges se révèle un adroit manipulateur, notamment avec les femmes dont il se sert à loisir avec beaucoup d’opportunisme. Cet arriviste, qui se fait appeler Bel-Ami, n’est en fait l’ami de personne. Ce personnage trouble et cynique constitue un anti-héros qui représente une société coloniale où l’apparence devient l’incarnation même de la vérité.

A travers la satire d’une société d’argent minée par les scandales politiques de la fin du XIX^e siècle, Maupassant décrit les liens étroits entre le capitalisme, la politique, la presse ainsi que l’influence des femmes, privées de vie politique et qui Å“uvrent dans l’ombre pour éduquer et conseiller.

La musique constitue un atout décisif dans ce spectacle qui rythme les changements de tableaux accrochant le spectateur à l’histoire. Les comédiens nous offrent une belle interprétation en enlevant ce récit de belle manière. Claudie Russo-Pelosi en revisitant Bel-Ami, nous propose une oeuvre dépoussiérée, pleine de couleurs en tapissant le spectacle de chansons rappelant cette fin du XIXe siècle. Un joli spectacle à ne pas rater !

Laurent Schteiner