Théâtre : « Zoé (Et maintenant les vivants) » de Théo Askolovitch

par | 17 Nov 2022

Dans le cadre de son Festival Focus, le Théâtre Ouvert vient de programmer une mise en espace, qui a un peu valeur de première, Zoé (et maintenant les vivants) de Théo Askolovitch. Ce spectacle intimiste, de toute beauté,  aborde le thème difficile d’un deuil vécu. Ce spectacle est conçu sans dramaturgie excessive, avec beaucoup d’humour et d’à-propos. A cet effet, Théo Askolovitch nous ouvre son coeur meurtri en créant une oeuvre touchante aux accents patents de catharsis.

Sacha, entouré sur scène de sa soeur Nola et de son père, débute la pièce en faisant la déclaration suivante : « j’ai perdu ma mère à l’âge de 14 ans ! ». La brutalité de cette assertion souligne la violence ressentie par sa disparition. Mais, le point de départ, pour Nola et Sacha, s’avère davantage factuel. Entre incompréhension et sidération, ils se sont sentis démunis devant la mort de leur mère. Perdus devant cette terrible réalité, ils font étalage, de façon brute, de leurs divers ressentis. Dans le même état d’esprit que ces enfants, le père, écrasé de chagrin, ne peut se laisser aller car il ne peut désormais que compter sur ses propres forces pour élever ses enfants. Un travail de reconstruction devient nécessaire pour se relever et continuer à espérer et à vivre…

Cette plongée dans leurs souvenirs communs est illustrée de traductions parfois décalées et irrésistibles. L’humour emporte tout sur son passage sauf cet amour inconditionnel qui les réunit tous les trois autour des réminiscences de la défunte chérie. Les sauts dans le passé témoignent avec hilarité des tentatives de travestissement de la vérité. Il se souviennent de ces moments cruciaux où tous les trois ont du faire front commun pour surmonter l’impensable. Ces instants précieux, transpirant leur amour, s’avèrent immensément précieux. Cette concorde les a rassemblé dans la tendresse et dans un humour parfois excessif masquant une pudeur de sentiments. Les anecdotes, vraies ou quelque peu édulcorées, fusent à foison cristallisant ce lien indéfectible qui les unit. Ces trois comédiens remarquables nous transmettent tellement d’émotions qu’ils réveillent en nous de vieilles blessures enfouies. De facto, une communion d’âmes s’établit et s’écrit dans ce merveilleux spectacle !

Laurent Schteiner

Zoé (Et maintenant les vivants) de Théo Askolovitch
Texte et mise en scène de Théo Askolovitch

avec Mariloux Aussilou, Olivier Sitruk et Théo Askolovitch

Crédit Christophe Raynaud De Lage

Théâtre Ouvert
159 ave Gambetta
75020 Paris
tel 01 42 55 55 50
www.theatre-ouvert.com

Festival Focus #8
du 14 au 26 novembre 2022

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