Après le bouleversant « Invisibles » de Nasser Djemaï, le théâtre 13 Jardin opère un changement radical de programmation et nous entraîne dans une comédie serbe truculente au ton résolument grincant. « Les(dés)héritiers » ou les tribulations des membres d’une famille pour toucher la plus grosse part d’héritage après le décès du richissime Mata, c’est à découvrir jusqu’au 22 décembre !

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Les chandelles de la veillée mortuaire n’ont pas encore été soufflées que les cousins de Feu Mata ont déjà envahi la propriété et tentent avec plus ou moins de discrétion de dérober ça et là quelques pièces d’argenterie. A grand renfort de larmes de crocodiles, d’anecdotes fantasmées et même d’arbre généalogique chacun se revendique être le cousin le plus proche. Le but de la manÅ“uvre : être l’élu, celui qui héritera de la fortune colossale du défunt. Mais cette équipe cocasse de pique-assiettes va devoir faire face à une mystérieuse jeune fille et sa tante installées dans la maison par le défunt lui-même.

 

Opportunisme et hypocrisie sont les maîtres-mots de cette comédie particulièrement bien ficelée. Au terme d’une écriture tout en finesse, l’intrigue se déroule peu à peu et les masques tombent révélant des caractères hauts en couleurs. Tous les mensonges et toutes les malversations seront mis en Å“uvre par ces cousins sournois pour satisfaire leur cupidité sans limites. Ce texte de Branislav Nusic porté à la scène pour la première fois en France par Ned Grujic laisse à entendre la dérision et le délicieux ton satirique si présent dans l’écriture slave. Au cÅ“ur de la scénographie, la maison du défunt véritable forteresse à prendre pour les cousins et havre de paix à protéger pour la jeune fille. Ce sera donc le terrain d’un affrontement jubilatoire où tous les coups seront permis. Notons le jeu scénique autour des multiples portes des chambres qui n’est pas sans rappeler les codes du vaudeville. Les comédiens s’amusent follement au sein de cette farce, on saluera la prestation de Jean Hache dans le rôle d’Agaton ainsi que celle d’Antonia Malinova pour le rôle de Sarka. Enfin Sacha Petronijevic nous a particulièrement séduits avec son interprétation hilarante de l’avocat. Un divertissement savoureux !

 

Audrey Jean

 

Les (Dés)Héritiers de Branislav Nusic
Mise en scène de Ned Grujic

Traduction Sacha Petronijevic

Avec : Annick Cisaruk, Jean Hache, Pascal Ivancic, Philippe Ivancic, Antonia Malinova, Caroline Pascal, Sacha Petronijevic, Charlotte Rondelez ou Rosalie Symon(en alternance) et Jean Tom

Crédits photos : Kasia Kozinski

Jusqu’au 22 Décembre

Mardi, jeudi et samedi à 19H30
Mercredi et vendredi à 20H30
Dimanche à 15H30

Théâtre 13 / Jardin

103 A Bd Auguste Blanqui
75013 Paris  

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