Nouvelle soirée, nouvelles surprises au Festival Mises en Capsules du Ciné 13 ! Conquis par l’atmosphère éclectique qui y règne depuis le début de la semaine nous y sommes retournés ce mercredi pour de nouvelles découvertes toutes aussi réjouissantes que la veille. Là encore certaines capsules ont attiré notre attention méritant largement un espace dans nos colonnes. 
 
misescapsules2014
Mathilde première, reine d’Angleterre
Sacré destin que celui de Mathilde ! Mère en détresse dans la misère la plus totale elle se retrouve veuve une seconde seulement après que son mari lui eut annoncé avoir trouvé la solution à leurs problèmes. Il en sera ainsi de toute sa vie, à chaque lueur d’espoir un contre-coup terrible s’abat sur ses frêles épaules l’enfonçant un peu plus dans la galère, et ce pour notre plus grand plaisir. 
Quelle réussite cette capsule ! Une écriture jubilatoire aux accents absurdes décortique les aventures grotesques de cette pauvre Mathilde. Se jouant des codes du théâtre et de la mise en scène l’équipe de trublions brouille savamment les pistes en permanence nous assaillant de rebondissements plus improbables les uns que les autres. Les comédiens s’amusent follement et nous avec. On profite avec une joie non dissimulée d’un univers déjanté qui n’est pas sans rappeler celui de la troupe des Robins des Bois ou des Monthy Pythons. 30 minutes qui nous paraissent ici bien courtes, on en redemande ! 
 
Le Rite 
Trois comédiens dont le spectacle vient d’être interdit sont soumis à un interrogatoire par un juge en apparence influençable et corruptible. Le duel sera plus difficile qu’il n’y paraît enserrant peu à peu le juge dans les mailles d’un filet étouffant. 
Sans aucune transition car c’est bien l’idée de ce festival, cette capsule mettait à l’honneur l’atmosphère étrange d’Ingmar Bergman. Rendant totalement justice à son univers angoissé l’équipe soigne avant tout son esthétique. Sombre et enfumée la scène sera ainsi le terrain d’un bras de fer terrible où l’on perçoit la complexité des personnages de Bergman malgré la contrainte d’une durée réduite. Ces personnages torturés, dévorés et excités à la fois par la culpabilité de leurs actes sont ici mis en scène avec la sensualité inhérente à l’œuvre du cinéaste suédois pour un ensemble très cohérent. 
 
Tous les garçons (et les filles) 
Dans le vestiaire d’une compétition d’escrime quatre garçons se livrent, se taisent, s’agitent et semblent s’ennuyer à la fois. 
Ici encore on passe à un univers radicalement différent caractérisé par une scénographie très travaillée. Cette capsule se distingue avant tout par une recherche d’esthétique très contemporaine tant au niveau du décor que de la création sonore. Le texte s’inscrit dans cette atmosphère éthérée où les silences et les regards revêtent du poids. On observe les corps en mouvement de ces adultes en devenir, tendus par une incertitude permanente, éternelle préoccupation de cette jeunesse si fragile. Certes le résultat n’est pas parfait mais la proposition ne manque pas d’audace, le rendu visuel est en tous les cas de toute beauté !
 
Encore un aperçu extrêmement riche de la diversité proposée lors de ce festival. Qu’attendez-vous ? courrez-y !  
 
Audrey Jean 
 
Festival Mises en Capsules 
Jusqu’au 7 Juin 
programme complet sur 
Mathilde première, Reine d’Angleterre
Auteur et metteur en scène : Gabor Rassov
Avec Emilie Caen, Matthieu Rozé, Riton Liebman et Muriel Combeau
Prochaines dates le 24 à 20H30,  le 28 à 21H15, le 31 à 22H, et le 7 à 19H45 
 
Le Rite
Auteur : Ingmar Bergman 
Metteur en scène : Julien Téphany assité d’Anne Azoulay
Avec : Bernard Bloch, Laurent Prévot, François Caron et Anne Azoulay
Prochaine dates le 28 à 22H, le 31 à 19H, le 4 à 19H45, et le 7 à 20H30
 
Tous les garçons(et les filles)
Auteurs et metteurs en scène  : Inès Loizillon et Alice De Lenccquesaing
Avec : Stéphane Soo Mongo, Pierre-Antoine Billon, Clément Métayer et Théo Cholbi
Prochaines dates le 24 à 19H45, le 28 à 20H30, le 31 à 21H15, le 4 à 22H et le 7 à 19H
 
 
Ciné 13 Théâtre 
1 avenue Junot 
75018 Paris 

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