Norbert Aboudarham vient de publier aux Editions de l’Entretemps un essai brillant par son approche pédagogique du burlesque dans le théâtre. Cet ouvrage passionnant à plus d’un titre questionne l’état de l’art d’un mode de communication satyrique intégré de tout temps à nos mœurs.
Le mot « burlesque » tire ses origines d’un mode de pensée élaboré au XVI e siècle où le dérisoire caricaturait hardiment le pouvoir. L’auteur, physicien de formation, ne résiste par établir un parallèle entre le vide de la scène et la création. Le point commun est alors patent. Le théâtre peut représenter le vide de l’existence et son absurdité. Mais le burlesque se signale davantage sur l’aspect du désordre, voire de la catastrophe dévastatrice. Utiliser comme un anti-pouvoir excentrique, le burlesque se prête fort bien au registre théâtral. Ce postulat ne se vérifie à la condition de réaliser un savant dosage entre le récit et les gags. Si le burlesque s’accorde pour tout détruire, il favorise le vide et se signale par un art du désespoir consommé. Le burlesque ne constitue pas une fin en soi mais accouche de conséquences inattendues dans la conduite d’un objectif qui ne se réalisera pas toujours.
Cet ouvrage, qui se dévore plutôt qu’il ne se lit, fait dans une deuxième partie la part belle à des points de repère incontournables : Max Linder, Charlie Chaplin et bien sûr Laurel et Hardy. L’issue de cet ouvrage ouvre la voie à la pratique avec un ensemble d’exercices pour tous ceux qui veulent s’initier au burlesque sur scène. Cet essai accessible à tous est indéniablement à conserver à portée de main dans sa bibliothèque en raison des analyses pertinentes permettant à certains de décrypter cet art du théâtre.
Laurent Schteiner
Le burlesque dans le théâtre de Norbert Aboudarham
Prix : 10,50 € – ISBN : 978-2-355-39211-5
Editions de l’Entretemps